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DAMIEN SARGUE : "JE SUIS ENTRÉ DANS LA COMÉDIE MUSICALE UN PEU PAR HASARD"

Mercredi 21 Février - 20:00

Interview


Damien Sargue en interview avec Stéphanie Loire pour Radio SCOOP - © Stéphanie Loire / Radio SCOOP
Tous les mercredis sur Radio SCOOP à 19h, Stéphanie Loire reçoit un invité au cœur de l'actualité de la musique, de la culture et du spectacle. Aujourd'hui, elle accueille Damien Sargue, qui interprète le rôle de Phoebus dans la nouvelle version de "Notre-Dame de Paris" pour fêter les 25 ans de l'emblématique comédie musicale.


Stéphanie Loire : Cette comédie musicale Notre-Dame de Paris, 16 millions de spectateurs, c'est gigantesque ! Et ça vous a emmené, avec la troupe, à dépasser les frontières de la France. Tu as voyagé énormément !
 

Damien Sargue : Avec Notre-Dame de Paris, je vais voyager, mais je n'ai pas encore voyagé. Enfin, si ! J'ai fait le Québec en 1999. Mais le spectacle qui s'est exporté un peu partout dans le monde, c'est Roméo et Juliette. Avec Notre-Dame, ce sont les deux comédies musicales françaises qui s'exportent le plus à l'étranger.
 

Et tu fais partie des deux aventures ! Sur Notre-Dame, au départ, tu étais remplaçant, et tu reviens 25 après, "sur le terrain", en plus d'être sur Roméo et Juliette. Donc, en clair, il faut t'avoir au casting d'une comédie musicale !
 

J'ai commencé sur le banc ! J'étais le remplaçant de Patrick Fiori et Bruno Pelletier. Et j'ai, c'est vrai, la chance de faire partie de ces deux projets magnifiques. J'ai fait mes armes sur Notre-Dame, c'était super d'être doublure, parce que tu apprends beaucoup en regardant tes grands frères. J'avais 17 ans, ça a été une très bonne école pour moi.
 

Est-ce que chanter dans ces comédies-là a été un moteur dans ta carrière ?

Bien sûr ! Un moteur et des rencontres. Je le dis souvent : Daniel Lavoie qui fait toujours Frollo sur Notre-Dame de Paris, c'était un exemple, c'était un mec qui était toujours droit, qui chantait tous les soirs, c'était nickel ! Tu as l'impression que c'était un disque ! Il donnait toujours cette même passion, il n'y avait pas un soir avec un peu moins et l'autre un peu plus. Et je me suis dit que plus tard, il fallait que je sois comme ça.
 

Cette comédie musicale Notre-Dame de Paris est emblématique de la France, elle voyage dans le monde entier. Est-ce que le public qui répond toujours présent est fasciné, avec une forme de nostalgie ?
 

Il y a un côté madeleine de Proust. Les gens sont venus voir Notre-Dame de Paris en 1998 à la création et là, pour les 25 ans, tu voyais des gens qui revenaient se reprendre le spectacle en pleine tête et qui étaient hyper heureux ! Mais surtout, qui avaient amené leurs enfants avec eux. Il y a un truc de génération qui est assez beau, pour nous artistes, d'être sur scène et de traverser ces générations.
 

Incarner un personnage qui est un monument la culture française et monter sur scène dans une comédie musicale de Luc Plamondon et Richard Cocciante, c'est de la pression ou du kif ?

C'est un peu des deux, c'est ça qui est génial ! J'en parle à des potes chanteurs, qui ont fait d'autres comédies musicales. Quand je leur dis que je fais Notre-Dame en ce moment, pour eux, c'est le Graal ! C'est mythique.
 

Tu es un artiste très occupé, tu fais aussi partie de la troupe du spectacle "Les comédies musicales", un show qui compile tous les plus grands succès du genre. Alors, qu'on soit bien d'accord : tu as un doctorat en comédie musicale ?
 

Je ne m'étais pas du tout lancé là-dedans au départ ! Je suis entré dans la comédie musicale un peu par hasard. J'avais 17 ans, j'ai envoyé une cassette où je chantais "Le Blues du businessman" de Starmania, c'est d'ailleurs assez drôle, c'est prédestiné ! Mais je ne connaissais rien à la comédie musicale. Et encore aujourd'hui, j'ai plein de potes chanteurs qui ont une connaissance des shows, des gens et des metteurs en scène beaucoup plus grande que la mienne. Mais je pense que j'ai pas mal de bol !
 

Tu as été happé par les comédies musicales et ça fait aujourd'hui plus de deux décennies que tu es un élément moteur, un pilier des chanteurs dans ces troupes-là. Il y a eu aussi Roméo et Juliette au début de ton parcours, on t'a vu quasiment naître aux côtés de Cécilia Cara et tu continues à jouer sur scène Roméo et Juliette en parallèle.

Si on m'avait dit à 20 ans que je ferais toujours Roméo à 43 ans, ça aurait été assez fou ! Mais oui, j'ai fait la première version 2001-2003 à Paris. Après, on est parti de 2006 à 2010 faire le spectacle en Corée et en Chine. En 2018, Gérard Presgurvic m'a proposé de reprendre mon rôle de Roméo. J'ai dit "je ne suis pas un peu vieux quand même ?". Il m'a dit "tu ne seras jamais trop vieux !".
 

Un spectacle comme Notre-Dame, ça permet de tourner dans les plus grands Zéniths de France, les plus grandes salles de spectacle du monde et de voyager beaucoup. Comment ça se conjugue avec une vie de papa, une petite famille ?
 

Pour l'instant, ça se conjugue plutôt pas mal, parce qu'on a réussi avec ma femme à emmener notre fille avec nous sur les tournées. Elle est danseuse et a fait une première tournée de Roméo et Juliette pendant trois mois. On a fait vachement original : une danseuse et un chanteur, ça marche toujours !
 

La comédie musicale, c'est aussi une vie de troupe. Est-ce que cette vie te convient ?

Oui, totalement ! Les musiciens, les techniciens, c'est une sorte de grande famille, de grande colo ! Surtout dans des pays vraiment très différents du nôtre. On se retrouve en petite bulle et évidemment, c'est Santa Barbara !
 

Ton avenir en tant qu'artiste, tu l'imagines comment ?

Sur scène ! Je me rappelle, j'avais fait une émission avec Mireille Dumas il y a quelques années et il y avait un jeune guitariste, un prodige de 14-15 ans. Déjà, il nous a fait un air de guitare, tu as eu mal au crâne tellement c'était bien, mais surtout, à la fin, elle nous pose une question : pour vous, qu'est-ce qui est le plus dur dans ce métier ? Je ne sais plus ce que j'avais répondu, sûrement une connerie ! Mais lui, ce petit mec, là, il avait dit "moi, je pense que le plus dur, ce n'est pas d'y arriver, mais c'est d'y rester". Depuis, je lui ai pris la phrase, je me l'approprie et pour l'instant, ça a bien fonctionné ! L'objectif, c'est d'être sur scène, de pouvoir faire son métier, d'être appelé. Pour l'instant, je touche du bois, tout se passe bien et j'espère que ça va continuer.
 

Peut-être qu'un jour, tu joueras Notre-Dame, le bâtiment, tellement tu seras âgé ! Je te souhaite cette longévité-là... Notre-Dame de Paris, c'est une comédie musicale qui s'inspire du roman de Victor Hugo. Est-ce qu'il faut aimer une histoire pour l'incarner en tant que personnage sur scène ?
 

C'est ça qui est intéressant en tant que comédien aussi, c'est que par exemple, le personnage de Phoebus, c'est quand même – excusez-moi de le dire – une ordure ! C'est ça qui est intéressant à jouer. Après, je lui trouve des circonstances atténuantes, à ce pauvre garçon, parce qu'il faut quand même aimer un peu son personnage, sinon, tu n'as pas envie de monter sur scène. J'adore jouer ce personnage-là, ce capitaine des archers du roi, il est mauvais, il est méchant et ça me fait du bien ! C'est un défouloir.

Damien Sargue en interview avec Stephanie Loire © Stephanie Loire / Radio SCOOP



La troupe de Notre-Dame de Paris est en tournée en 2024 et passera à la Halle Tony Garnier de Lyon les 13, 14 et 16 juin.

L'interview de Stéphanie Loire est à retrouver, tous les mercredis, à partir de 19h sur Radio SCOOP et en replay.